Situation géographique et Histoire
Commune située au Nord-ouest du Département des Hautes-Pyrénées
4 045 habitants (au 1er janvier 2020)
Superficie de 820 hectares
Intercommunalité : siège et membre de la Communauté d’Agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées.
Rattachée au canton d’Ossun
La situation géographique de Juillan
Un peu d’histoire
Une hache préhistorique en pierre polie (minutieusement étudiée par R. COQUEREL), quelques pierres gravées, des sarcophages mérovingiens retrouvés, attestent bien d’une présence humaine précoce sur le site de la commune. Mais de ce passé ancien rien ne subsiste dans le patrimoine bâti actuel proprement dit. Hormis peut-être le nom de Juillan lui-même qui fait clairement référence à l’occupation romaine : JULIUS fut sans doute le nom de famille d’un notable qui avait établi ce que les Romains appelaient une «villa», c’est-à-dire une résidence entourée de toutes ses dépendances, avec ses artisans, ses ouvriers, ses laboureurs, domestiques et esclaves, vivant en autarcie.
JULIUS plus le sufixe classique ANUM a donc donné JUILLAN. La formation d’anthroponymes de ce genre fut très fréquente dans nos contrées du Sud entre le 1er et le 4e siècle. L’éminent géographe béarnais Onésime RECLUS, d’Orthez, parle en effet dans son «Atlas pittoresque de la France» d’un camp «plus ou moins romain» installé sur le territoire de la commune ou presque.
Le bourg s’est ensuite développé entre Geüne et Echez, au centre de la cuvette creusée par la fonte d’un glacier pyrénéen au quaternaire qui a poussé jusque dans la plaine ses débris morainiques qui ont fini par donner tous les cailloux roulés qui se trouvent en abondance dans les champs de la commune et qui ont valu aux Juillanais leur surnom de «cailhauassès» («ceux qui vivent parmi les cailloux» ou bien selon le Professeur Bégué «ceux qui lancent des cailloux»).
Bourgade de la Sénéchaussée de Bigorre, Juillan a entendu le fracas des armes lors de la bataille menée par les «bigorrais» de Saint-Mesclin d’Arcizac-Adour qui écrasèrent les Sarrazins sur la «Lande Maurine» peu après leur déroute de Poitiers contre Charles Martel.
Sous la gouvernance des seigneurs de Boulin, Lanne, Bénac, puis d’Ossun, la commune a connu (de 1360 à 1407) l’occupation anglaise lors de la Guerre de Cent Ans, avec en particulier le tragique massacre des Juillanais organisé par le gouverneur de Lourdes, le capitaine d’Incamps.
Juillan a également vu passer Simon de MONFORT lors de la Croisade Albigeoise et beaucoup plus récemment bien sûr, Victor HUGO et Juliette DROUET au retour de leur escapade pyrénéenne, le matin du 3 septembre 1843.
Le nom même de JUILLAN a considérablement évolué au cours des âges, depuis JULHANO sur le Cartulaire de Saint-Pé (1065), jusqu’à JULHAN sur le Censier de Bigorre (1469), en passant par JULAA (Cartulaire de St-Savin, 1145), IULLA, ou même JUGLAA. Mais c’est sur la célèbre carte de CASSINI publiée en 1770 qu’apparaît définitivement la forme moderne de JUILLAN.
La population a connu une progression exponentielle depuis les 26 «feux» dénombrés en 1300 jusqu’aux 4 203 habitants recensés au 1er janvier 2019 (population totale) : on compta 150 «feux» en 1649, 712 habitants en 1776, 700 avant la Révolution Française, 1242 sous le Ier Empire et 1535 avant la Grande Guerre.
La proximité du chef-lieu, le développement continu des entreprises, des commerces, des services, et du secteur tertiaire expliquent la montée en flèche de la démographie de ce qui fut pendant très longtemps un village à vocation essentiellement agricole. Juillan a bâti une partie de sa réputation sur l’abondante production de ses vignes «jachérées» en hautains avant le double fléau de l’oïdium puis du phylloxéra vers la fin du XIXe siècle, alors que le village produisait encore « un petit vin agréable mais peu alcoolique » d’après la monographie rédigée en 1887 par l’instituteur local, Monsieur LASCOUDE, à la demande du Ministère de l’Instruction Publique comme on disait alors.